Droit de réponse à l’article publié dans le Trégor du 22 avril 2021
concernant les violences sexuelles dans le monde sportif
Suite à l’article paru dans le Trégor du jeudi 22 avril, le comité directeur du Lannion Athlétisme, élargi à tous les entraîneures et entraîneurs, s’est réuni pour apporter une réponse à la publication concernant les violences sexuelles dans le sport.
Tout d’abord les membres présents se sont accordés sur la structure de cette parution en 2 parties :
- l’article, objectif, déjà paru concernant le verdict du jugement,
- la partie à charge stigmatisant l’inaction de celui-ci et déclarant la découverte de nombreuses plaintes
« étouffées par le club » contre cet entraîneur de sprint
Nous laisserons aux étudiants la responsabilité de leurs allégations.
Nous demandons un droit de réponse pour rétablir la chronologie des faits tout en respectant la victime.
Le club a pris ses responsabilités pour gérer au mieux cette odieuse histoire.
Le 1er novembre 2019, vers 20h30, donc hors des horaires officiels de l’entraînement, l’entraineur a ramené 2 athlètes mineures à leurs dom
iciles respectifs. Après avoir déposé une athlète, arrivé au domicile de la deuxième, il l’agresse. La jeune athlète se dégage, entre dans sa maison et avertit son père. Celui-ci contacte immédiatement l’entraineur qui reconnait son agression. Le père avertit le secrétaire du club juste après et ce dernier avertit le président.
Le lendemain matin, 2 novembre, une plainte est déposée par la victime et son père auprès des services de police de Lannion. Ce même jour, le président et le secrétaire recueillent les aveux de l’entraineur qui admet son exclusion implicite. Il sera entendu par la police dans l’après-midi.
Le 4 novembre, le président et le secrétaire du club sont entendus par l’enquêtrice au commissariat. Le club commence à contacter d’anciennes athlètes de l’entraîneur incriminé pour voir s’il n’y avait pas eu de problèmes de ce type.
Le comité directeur du club se réunit et décide d’un plan d’action en 4 points (ci-dessous le compte-rendu envoyé aux athlètes et parents du groupe coaché par cet entraineur) :
- d'exclure du club et ce de manière définitive l’entraineur. La procédure d'exclusion est lancée au niveau club. La FFA est informée de cette décision,
- d'autre part afin d'apporter le soutien et l'aide maximale aux jeunes athlètes touchés par le comportement inadmissible de leur entraîneur, de contacter le CMPEA Françoise DOLTO, service public
gratuit et anonyme. Les athlètes désirant bénéficier de l'aide du CMPEA prendront rendez-vous et seront reçus individuellement ou en groupe suivant leur souhait par des infirmières ou infirmiers compétents. Dans le même domaine, nous sommes en relation avec le proviseur du lycée Félix Le Dantec pour partager les
informations.
- au niveau encadrement, de réorganiser les groupes d'entrainement sprint, haies, sauts horizontaux et verticaux avec les entraineurs actuels. C'est une réorganisation d'urgence qui évoluera certainement dans les semaines à venir
- enfin, de diffuser ce compte-rendu aux seuls athlètes affectés par cet évènement dramatique (athlètes majeurs ou parents d'athlètes mineurs)
Le club n’étant pas qualifié pour du soutien psychologique, confie l’écoute des athlètes aux professionnels du centre médico-psychologique de Lannion.
Les actions sont immédiatement mises en œuvre.
Le 6 novembre l’entraîneur est informé de son exclusion par lettre recommandé avec accusé de réception.
La direction de la cohésion sociale, le comité départemental d’athlétisme, la ligue de Bretagne d’athlétisme et la FFA sont informés par mail de la décision du club.
Les athlètes du groupe sprint coachés par l’entraîneur exclu sont informés des faits, de la mise en place du soutien psychologique et des modalités pour y accéder et de l’écoute et du soutien des autres entraineurs du club.
Le 7 novembre le club contacte l’enquêtrice du commissariat pour permettre une communication téléphonique ou mailing pour les anciennes athlètes qui souhaiteraient témoigner malgré la distance. Une cellule d’écoute a pu être mise en place dans une autre ville en soutien à une ancienne athlète.
Au plan organisationnel sportif, en accord avec le lycée et le comité départemental, à titre exceptionnel, il est proposé aux athlètes de s’entraîner sur les créneaux de la section sportive du lycée.
Le 9 novembre, 4 anciennes athlètes témoignent au commissariat de police, un membre du club leur apporte son soutien. Les témoignages concernent du harcèlement moral. Un de ces témoignages aboutira à une plainte pour agression sexuelle.
Environ 15 jours après cette triste affaire une autre athlète, licenciée dans un autre club, porte plainte pour les mêmes gestes, les coordonnées du CMP (centre médico-psychologique) lui sont transmises.
La commission de discipline de la FFA a suspendu cet entraîneur pour une période de 20 ans.
Aucun encadrant n’a eu connaissance de plaintes pour agressions sexuelles, antérieures à celle-ci.
Sollicités par les étudiants en journalisme, les membres du bureau directeur du club n’ont pas donné suite à leur demande, le compte rendu du verdict de l'audition étant suffisamment explicite.
Le président n’a pas été contacté par le directeur de la rédaction, le rédacteur en chef ou un journaliste de l’hebdomadaire Le Trégor avant la parution de cet article.
Le comité directeur du Lannion Athlétisme